Alimentation Bio (1)

novembre 2023

Les produits bio coûtent-ils toujours plus cher ?

En moyenne, les produits biologiques sont de meilleure qualité et plus chers que les produits ordinaires. C'est en tout cas ce que l'on dit. Mais un produit bio est-il (toujours) plus cher ? Et pourquoi y aurait-il une différence de prix ?

Les produits biologiques ont le vent en poupe. En 2021, les Belges ont acheté pour 992 millions d’euros d’aliments biologiques, soit une augmentation de 56 % en cinq ans. Les Bruxellois et les Wallons ont particulièrement tendance à opter pour le bio. Le Flamand moyen dépense 63 € par an en produits biologiques, contre 126 € pour le Wallon et 130 € pour le Bruxellois.

97% des Belges achètent un produit biologique au moins une fois par an. Parallèlement, la gamme de produits proposés ne cesse de s’élargir. Actuellement, plus de 16 500 produits biologiques différents sont disponibles en Belgique. La part de marché de l’agriculture biologique dans la gamme des produits alimentaires et des boissons représente actuellement 3,5 %. Elle est particulièrement élevée en Wallonie, où près d’un produit alimentaire sur vingt est biologique.

Les produits biologiques sont-ils beaucoup plus chers ?

Dans l’ensemble, les produits biologiques sont plus chers que les produits ordinaires : environ 41 % en moyenne. Toutefois, les différences entre les produits sont considérables. Un œuf bio est plus de deux fois plus cher qu’un œuf de poule élevée en plein air. Vous payez environ 50 % de plus pour du poulet bio, des pommes de terre bio et du fromage bio, environ 25 % de plus pour du pain bio, du lait demi-écrémé et des tomates bio. En revanche, dans le cas des substituts de viande, il n’y a plus de différence de prix entre la variante biologique et le produit classique.

Pourquoi le bio est-il généralement plus cher ?

L’une des principales raisons est que le processus de production nécessite plus de temps, de travail et de ressources que les méthodes agricoles conventionnelles, ce qui engendre des frais plus importants. Voici quelques explications :

  • Les herbicides ou insecticides chimiques ne sont pas autorisés pour les produits bio, les mauvaises herbes sont donc principalement désherbées à la machine ou manuellement.
  • Les rendements sont généralement plus faibles, car on n’utilise pas d’engrais artificiels. De plus, les animaux mettent plus de temps à atteindre leur poids d’abattage.
  • Tout ce que l’agriculteur utilise doit être d’origine biologique ou être autorisé pour la production d’aliments biologique, par exemple les semences, les plantes ou les aliments pour animaux. Ces matières premières ont généralement un coût plus élevé.
  • Les bovins disposent de plus d’espace dans l’étable et dans les pâturages, mais cet espace a aussi un prix.
  • Le bio s’inscrit généralement dans un système de production socialement responsable. Chaque maillon de la chaîne doit bénéficier d’un salaire équitable.
  • Les aliments biologiques sont principalement produits par de petits acteurs. L’échelle est plus souvent limitée, ce qui entraîne des frais généraux plus élevés.
  • Outre les contrôles standards auxquels tous les agriculteurs sont soumis, les agriculteurs biologiques font l’objet de contrôles supplémentaires de la part d’organismes qui examinent spécifiquement les aspects liés à l’agriculture biologique. La biocertification des produits et les contrôles supplémentaires impliquent des coûts supplémentaires pour les producteurs.

La différence de prix ne s’explique pas seulement par des coûts plus élevés au début de la chaîne. Les magasins et les supermarchés qui vendent des produits biologiques facturent généralement un supplément. Les aliments biologiques ont encore souvent la réputation d’être des produits de luxe et de qualité supérieure, ce qui peut inciter les vendeurs à prendre une marge plus élevée. Le prix plus élevé s’explique également par le fait que les produits biologiques ont une durée de conservation plus courte, par exemple parce qu’ils ne contiennent pas ou moins d’additifs pour prolonger leur durée de conservation. Les produits biologiques se gâtent plus rapidement, ce qui peut entraîner des coûts plus élevés pour les producteurs et les vendeurs.

Le bio vaut-il la différence de prix ?

La question de savoir si le surcoût des produits biologiques est justifié, est complexe et subjective. Le rapport qualité/prix est un choix, mais l’agriculture biologique représente bien plus que cela. En général, l’agriculture biologique s’attache à promouvoir un mode de production alimentaire durable, respectueux de l’environnement et socialement responsable, ce qui implique un certain nombre de principes.

Focus sur l’économie locale

En achetant des produits biologiques (de votre région), vous contribuez davantage à l’économie locale. Les exploitations biologiques ont tendance à être plus petites et orientées vers le marché local. En soutenant ces entreprises, vous renforcez la communauté locale. D’autre part, vous pouvez contribuer à l’économie locale en achetant des produits provenant d’exploitations agricoles conventionnelles et locales, l’un n’empêche pas l’autre. Vous pouvez également acheter vos produits laitiers à l’agriculteur biologique local tout en achetant des œufs non biologiques au fermier d’en face. Aujourd’hui, on trouve également une foule de produits biologiques locaux dans les supermarchés.

Focus sur le bien-être animal

L’agriculture biologique accorde une grande importance au bien-être animal. Les animaux disposent de plus d’espace, d’une alimentation différente et de meilleures conditions de vie, ce qui leur permet d’adopter un comportement naturel. D’autre part, l’élevage conventionnel n’est pas nécessairement synonyme de faible bien-être animal. De même, il existe des certificats et des labels qui garantissent que la viande (non biologique) provient d’éleveurs qui font des efforts supplémentaires dans le domaine du bien-être animal.

Focus sur le respect de l’environnement

Les méthodes d’agriculture biologique font appel à des pratiques durables, telles que la lutte naturelle contre les parasites et la diversification des cultures, ce qui permet de réduire l’utilisation de pesticides et d’engrais synthétiques. Ces initiatives ont un impact positif sur la biodiversité, les ressources en eau et la fertilité des sols. D’autre part, l’agriculture biologique génère souvent des rendements plus faibles, nécessitant plus de surface pour obtenir le même volume. Dans certains cas, les méthodes agricoles conventionnelles à haut rendement et à utilisation efficace des ressources peuvent également avoir un faible impact sur l’environnement, par exemple en combinant les méthodes agricoles conventionnelles avec des techniques telles que l’agriculture de précision, qui permet de réduire la quantité de terre, d’eau, d’engrais et de pesticides nécessaires.

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